Passer du trail à l_ultra-trail

J’ai donc quitté l’asphalte pour plonger corps et âme dans l’océan vert loin du concert des klaxons. Le chrono devient anecdotique et l’impératif du temps fait place à celui de la contemplation du spectacle permanent qu’offre la Nature, du réjouissement renouvelé des décors changeants, des cimes et des vallées.

L’exercice du trail impose à l’esprit de sortir de ses autres problèmes pour ne se centrer que sur celui de l’instant présent. La gestion de l’effort à travers l’écoute fine de soi, de ses petits bobos et des sensations du moment requiert un état des lieux permanent afin d’ajuster les curseurs au mieux : boire quelques gorgées, manger une barre, réduire l’allure, rallonger sa foulée, faire une pause avant la bosse qui arrive… L’esprit se reconnecte nécessairement au corps et le stress du quotidien s’éloigne.

Courir longtemps procure également un sentiment de pleine liberté, peut-être le plaisir de la progression à l’unique énergie des jambes et du corps, sous son propre pouvoir, autonome avec ses vivres et son eau que l’on emporte sur soi, peut-être la perception concrète de la force du mental qui fait grimper des montagnes et reculer des barrières qui semblaient infranchissables hier, peut-être l’assurance de l’expérience accumulée qui épaule et apaise dans les moments plus difficiles, peut-être une communion avec l’environnement comme compagnon de jeu et l’acceptation de la Nature telle qu’elle est, ne pas lutter contre mais composer avec.

Dès les premiers trails, ces émotions ne m’ont plus quitté et le désir d’en vivre d’avantage me dévore. Car chaque course est particulière, indécise à l’instar d’une porte que l’on ouvre sur une pièce sombre : que va-t-on découvrir derrière ? La météo, les couleurs de la saison et la variété de la végétation, les pièges du terrain, l’imagination des organisateurs, la forme du jour ou l’état psychologique vont se combiner en un cocktail incertain qu’il faut affronter au présent sans savoir à l’avance ce qu’il nous réserve.

Il y a une mode grandissante du trail palpable à travers l’inflation des choix et des distances. Chaque week-end, le calendrier des trails se remplit de nouvelles destinations et de formats supplémentaires, l’occasion de se rendre dans l’arrière-pays à la rencontre d’organisations inédites, d’ambiances particulières ou de paysages différents. A chaque trail son caractère.

Cela tombe à merveille, je n’ai que l’embarras du choix pour poursuivre l’exploration de ce nouveau monde. Au début, je privilégie les trails par leur proximité, facile en logistique, et surtout la distance abordable c’est-à-dire le format 20-40 kms, idéal pour débuter, prendre confiance et commencer à se forger une petite expérience. 

A cet instant, tester des distances plus longues me paraît inenvisageable. J’ai déjà beaucoup de paramètres à assimiler et à régler.

Je commence par m’équiper plus correctement même si je n’ai pas de recul sur ce qui me convient le mieux. Lectures de comptes-rendus et de tests produits sur le Web, avis particuliers des collègues coureurs ainsi que goûts personnels m’orienteront.

J’enchaîne alors de nombreux trails locaux : Trail de Mireval, du Salagou, du Caroux, des Ruffes, du Pic St Loup, des Sangliers, des Lucioles, des Calades, du Coutach, du Pont du Gard, de Fontfroide, de l’Aubrac, des Gorges du Tarn, Vailhautrail, Hivernatrail, Beavertrail, Duo des Lavagnes, Verticausse, Larzac Dourbies, Trail du Ventoux, Trail du Grand Lubéron, etc… 

Lors du trail Larzac-Dourbies, un 30 kms avec quelques bosses respectables, je découvre mon premier ennemi avec lequel il va falloir composer : les crampes. Cela commence au bas d’une grande descente, et la surprise de sentir du pop-corn dans les mollets au moment de relancer. Mes muscles picotent et se transforment en centrale électrique et je comprends vite ce qu’il m’arrive. J’essaie de repousser tant bien que mal l’imminence de la décharge sournoise en trottant les doigts de pied levés vers le haut dans les chaussures, dans une démarche approximative entre celle du pingouin et de Charlot. Mais je n’y coupe pas, quelques foulées plus loin, mes mollets se figent comme du ciment à prise rapide. Aïe, aïe, aïe, c’est si douloureux et soudain que j’en crie. Maladroitement, je tente de m’étirer contre un arbre. Je repars mais je sens bien qu’à chaque tentative d’accélération, la morsure de la crampe me guette.

De même lors du Marathon de l’Hortus 2016, km 40, dans la descente finale vers l’arrivée, les crampes débarquent sans carton d’invitation et me clouent sur place alors que l’arrivée me tendait son arche. Un coureur solidaire prendra le temps de s’arrêter dans un souci d’humanité et me soulagera le muscle en redressant ma jambe et pliant en force le pied.

Je ne compte plus les courses où j’ai crampé, voire même multi-crampé : mollets et cuisses simultanément sur les 2 jambes, bref un enfer.

Et que dire, en heurtant une racine, des chutes évitées en lançant spontanément une jambe tendue devant mais qui déclenche illico une crampe fulgurante et sournoise…

Bref, je maudis les crampes qui devraient être interdites par la Convention de Genève, un point c’est tout.

Alors oui, je bois beaucoup, absorbe du magnésium au possible, mange des bananes comme peu de singes et m’étire quand c’est nécessaire mais ces satanées crampes reviennent régulièrement à la charge et sabotent des portions de course, c’est comme ça.

S’il n’y avait que les crampes… mais non ! Un 2nd ennemi encore plus hostile surgit quelquefois : la forte chaleur. À côté, froid et pluie ne m’effraient pas plus que ça : il m’est d’ailleurs arrivé de courir sous les averses et la neige sans trop de désagréments, bien à l’abri dans ma veste, protégé par des gants, cuissard long et seconde peau. Mais la chaleur, mon Dieu, rend tous les efforts plus coûteux et pénibles. Il faut s’hydrater bien plus sans se saturer en eau pour autant. Chaque ombre devient alors une oasis. Résultat, la canicule est invariablement synonyme de contre-performance et souffrance pour moi. Verticausse 2015, km 33 : il fait 30° à l’ombre mais il n’y a pas d’ombre dans l’ultime ascension sur le Larzac. J’alterne péniblement 50 mètres de marche, 1 minute d'arrêt la tête dans les buis pour chercher la fraîcheur que je ne trouve pas. Sous un soleil de plomb, chaque pas est une lutte épuisante contre la pesanteur. Tous les coureurs autour de moi sont dans le rouge dans une scène digne de Walking Dead. L’hydratation ne suffit pas, je suis vanné et harassé, envahi par le vif souhait d'en finir là et d’abandonner. Finalement, après un nombre incalculable de stop and start, j'atteins le sommet et terminerai cette course.

À ce jour, je n’ai trouvé aucune parade pour me défendre efficacement des températures excessives.

Malgré ces 2 ennemis, la jubilation de franchir la ligne est permanente et les belles images des décors parcourus persistent.

Mois après mois, année après année, j’ai ainsi écumé pas mal de « petits » trails. Chaque course a été l’occasion d’apprendre, d’ajuster mon alimentation, de peaufiner mon équipement et de mieux me connaître, et en résumé, de prendre plus de plaisir. Mais courir au-delà des 50 kms, ce n’est pas pour moi, il faut être maso ou fou, non, non, ce n’est vraiment pas pour moi…

 

L’appétit vient aussi en courant, quoi que….

Au gré des sorties, je croise des coureurs avec leur t-shirt Finisher qui parlent avec enthousiasme de trails plus exigeants. Les vidéos visionnées sur Youtube comme celles de Zinzin Reporter dévoilent de nouveaux terrains de jeu et donnent envie, comme on regarde les brochures de voyages de destinations de rêve. La répétition des efforts a musclé le mental tout comme les jambes et petit à petit, la confiance accumulée efface les freins psychologiques face au dénivelé et à la distance. Les barrières des kilomètres tombent les unes après les autres. J’ose regarder plus loin, comme un appel d’air.

Enfin l’émulation entre potes coureurs débouche sur des paris fous. Dans un mélange d’envie et de crainte, un collègue et moi nous lançons sur un 75 km, le magnifique et authentique Trail des Hospitaliers. C’est un sacré défi et les ingrédients sont réunis pour ressentir un parfum d’aventure : couverture de survie, sifflet et téléphone portable obligatoires, départ en nocturne, traversées de Causses reculés dans le Gard et l’Aveyron, lutte contre la course du soleil pour arriver avant la tombée de la nuit... Nous n’en menons pas larges mais en nous stimulant mutuellement, nous nous disons que sur un malentendu, ça peut passer.

Découvrir les trails, c’est aussi se découvrir soi, c’est sonder ses limites et ses ressources dans les hauts et bas éprouvés inévitablement dans les difficultés, c’est appréhender les liens intimes tissés entre le mental et le physique. Et c’est sûrement sur longue distance que cette exploration est la plus poussée.

La longue distance créée une parenthèse dans le quotidien et la routine, une bulle hors du temps où rien d’autre ne compte que la course et sa gestion, une expérience inédite dont on ne peut dire l’issue à l’avance.

De même, les émotions se trouvent décuplées, à hauteur des efforts consentis, des petites victoires sur nous-mêmes, de la beauté des paysages traversés et probablement parce que l’épuisement psychologique nous entraîne dans des états de sensibilité exacerbée.

Les 10 derniers kilomètres de ce tout 1er 75 km marqueront un paroxysme d’enchantement, malgré la fatigue insidieuse. Alors que j’entame la dernière difficulté de l’épreuve, je suis habité sans raison claire par la solide certitude dans ma capacité à finir. Plus rien ne peut m’arriver et l’euphorie enfle progressivement jusqu’au franchissement de l’arrivée. Profitant pleinement de chaque foulée qui m’en rapproche, je suis poussé dans le dos par l’énergie joyeuse d’en terminer. J’ai besoin de hurler ma joie, de remercier le monde entier et de lever les bras au ciel, c’est ma Coupe du Monde à moi, j’explose dans un intense mélange de fierté et de sérénité, c’est juste incroyable. Quelques 12 heures plus tôt, j’étais dans le doute teinté d’excitation et voilà que maintenant, je suis Finisher des Hospitaliers dans un bonheur absolu qui efface par magie toute la souffrance endurée.

Ainsi je réalise que je suis capable de beaucoup plus que je croyais, mon capital confiance est boosté, j’ai accédé à un nouveau statut, celui de Finisher et de nouveaux horizons s’ouvrent.

L’allongement des distances me fait cependant découvrir mon 3ème et dernier adversaire : le mal au ventre. En effet, au-delà de 40 km, je commence à avoir du mal à ingurgiter quoi que ce soit. Systématiquement, l’estomac sort le drapeau blanc et refuse tout nouvel intrus. Avaler des aliments ou boire porte alors terriblement peine quand, au contraire, il est impératif de remettre de l’essence dans le réservoir sous peine de panne sèche. Si je suis heureusement épargné par les vomissements, je n’échappe pas aux troubles de la digestion et de l’absorption. C’est le plus grand mal des traileurs et la cause numéro 1 d’abandon en course. Alors que faire ?

Pour ma part, j’ai procédé par tâtonnement successifs en adoptant diverses stratégies alimentaires avec plus ou moins de succès. Si au début, je n’embarquais que des aliments sucrés, j’ai vite mixé avec du salé afin de limiter l’écœurement au sucre sur la durée. J’emporte ainsi de portions d’un célèbre fromage à pâte molle enrobé dans de la cire rouge et il m’arrive de grignoter des Tucs ou des petits morceaux de charcuterie aux ravitaillements. Trail des Terrasses du Lodévois 2017, km 40, Lauroux, dernier ravitaillement avant l’ultime et redoutable montée du plateau de Grézac. Je l’avais déjà couru l’année précédente et mes cuisses s’en rappelaient encore. Les bénévoles ont fait une grillade et proposent des saucisses au feu de bois dans une atmosphère conviviale. J’en prends quelques morceaux que je savoure avec gourmandise. Le salé chasse le sucré dans mon palais et, fort de ce plaisir simple, je repars requinqué à l’assaut du Grézac. Certes, la montée est toujours aussi raide mais le moral est bien ancré en moi. Saucisse power !

J’ai significativement diminué la quantité d’aliments emportés avec moi, car j’avais tendance à trop manger, par peur de la fringale, et trop en prendre alors qu’il m’en restait constamment à la fin. En outre, je prends plusieurs types de barres, gommes ou gels dans le but d’éviter de me lasser d’un goût unique et alterner les saveurs. Enfin, la star de mon caddie est la banane, que ce soit en quartiers aux ravitaillements ou en compote dans mon sac comme un plaisir régressif de la cour de récré ! Côté boisson, j’ai découvert que le jus de citron m’apportait une sensation de rafraîchissement et était parfaitement toléré par mon estomac. Mélangé dans moitié eau du robinet et moitié eau minérale gazeuse secouée, c’est la meilleure combinaison que j’ai trouvée pour l’instant.  

Sur du long, j’ai surtout compris qu’il ne faut pas oublier de se faire plaisir et que manger faisait du également du bien à l’âme. Endurance Trail des Templiers 2017, km 55 : je commence à être dans le dur alors qu’il reste un marathon à courir, la fatigue s’installe durablement dans chaque partie de mon corps et, comble de poisse, un crachin glacial nous arrose. Je n’arrive plus à m’alimenter correctement depuis une dizaine de kilomètres, le sucré comme le salé me dégoûtent, tout juste si je peux absorber quelques gorgées d’eau. Bref, c’est typiquement un passage difficile où il va falloir être fort. Arrive le ravitaillement de St André-De-Vézines et là, c’est la bérézina : certains coureurs sont hagards, démolis, au bord de l’abandon, d’autres en train de vomir dans les poubelles. Mon moral déjà entamé perd quelques points de vie. Je m’assoie et regarde autour de moi, à la recherche d’images positives. Une bénévole fait la promo de ses crêpes préparées à l’instant, encore fumantes. Je me laisse tenter : dans ces conditions de froid et de détresse relative, une bonne crêpe me semble être un festin de roi. C’est qu’elles sont réellement succulentes ! Une, puis deux, trois et quatre crêpes englouties en quelques minutes, ce n’est pas très sérieux pour la suite mais cela me fait un bien fou et il n’y a que ça qui importe à cet instant. Retrouver des forces et du plaisir. La soupe de légumes me fait également de l’œil : la bénévole me tend un verre qu’elle a rempli de généreuses louches. Et je déguste la plus merveilleuse soupe avec ses petits morceaux qui me réchauffent le corps tout entier et me redonnent foi dans l’avenir. Je quitte le ravito le ventre plein de ce repas 3 étoiles, prudemment pour faciliter la digestion avec un moral en forte hausse. Même le soleil repointe le bout de ses rayons. Je vais dévorer les kilomètres qui suivent comme les crêpes, avec appétit !

Où la course à l’armement va-t-elle s’arrêter ?

Courir sur longue distance reste exceptionnel pour moi. Je termine l’Hérault Trail, un nouveau 75 km entre la Vallée de la Buège et le Pic St Loup sur un terrain très minéral mais continue à m’engager régulièrement sur les trails plus modestes avec toujours autant de plaisirs et de découvertes : Trail de l’Aigoual, du Somail, des Banuts, du Berger, des Terrasses du Lodévois, Vinotrail, Sauta Roc, etc…

Cependant, je ne peux m’empêcher de penser au barreau suivant de l’échelle, le 100 km.

Ce nombre tout rond présente un caractère symbolique « j’ai couru 100 bornes », à l’image d’un marathon sur route. D’ailleurs, le petit monde du trail cultive sa propre mythologie. Si les triathlètes ont leur IronMan, les traileurs ont leur Ultra, terme qui désigne les formats au-delà des 80 km : ultra-trail, ça claque bien, non ? Tout comme l’usage des acronymes qui collent aux compétitions prestigieuses telles que l’UTMB (Ultra-Trail du Mont Blanc), les TDS (Traces des Ducs de Savoie), la CCC (Courmayeur Champex Chamonix), le GRP (Grand Raid des Pyrénées) ou l’UT4M (Ultra Tour des 4 Massifs). « Je suis multiple finisher du TTL », C’est la classe !

Au même titre, il arrive que les organisateurs choisissent des hymnes pour marquer le compte-à-rebours de certains rendez-vous et « mettre les poils » aux coureurs agglutinés sous l’arche de départ dans l’attente insoutenable d’une libération imminente : ainsi, les traileurs mélomanes apprécieront le morceau Conquest of Paradise de Vangelis à l’UTMB, Ameno d’Era aux Templiers et même Thunderstruck d’AC/DC à l’UltraDraille !

Alors que cela n’était même pas du domaine de l’hypothèse, je ressens l’aspiration de faire partie moi-aussi de cette communauté. Je réponds aux sirènes de l’ultra en m’inscrivant à l’Endurance Trail des Templiers, 100 km. C’est sûr que je vais en suer un peu plus mais personne ne s’est jamais noyé dans la sueur après tout.

Une problématique nouvelle se présente : courir avec des bâtons ou pas ?  Je n’ai jamais senti le besoin d’en faire usage même s’il est très répandu car cela me semble contre nature : il s’agit de trail et non pas de ski ! C’est surtout encombrant et pèse un peu (le poids, un autre ennemi du traileur). Pourtant dans les raidillons, j’apprécie de m’accrocher aux branches et tirer sur les bras, cela soulage clairement les jambes alors sur du très long, il doit bien y avoir un bénéfice. Après moultes interrogations et conseils, je me décide à en acquérir et m’entraîne avant le jour J : ça se passe plutôt bien en montée alors qu’en descente, c’est une catastrophe.

L’Endurance Trail des Templiers demeure un souvenir exceptionnel : la folle ambiance au départ et sur le parcours, l’organisation parfaite, la traversée de villages pittoresques, l’immersion dans les panoramas extraordinaires des Grands Causses, leurs falaises et forêts, le viaduc de Millau à l’horizon qui ne semble jamais se rapprocher, le dernier ravitaillement dans la Ferme de Cade au coin du feu de cheminée et au son de l’accordéon, la terrible plongée de nuit depuis la Puncho d’Agast sur Millau et les derniers mètres en état de grâce… aux bâtons !

Je n’ai pas envie de m’arrêter en si bon chemin alors la course à l’armement se poursuit avec les 120 kms de l’UltraDraille sur des sentiers calcaires que je connais par cœur. Cette expérience sera plus délicate pour moi à cause d’une fatigue accumulée les jours précédents, un départ trop rapide, une météo capricieuse, orage et chaleur, un festin de cailloux tournant parfois à l’indigestion et un final nocturne qui me siphonne le peu de moral qui me reste alors. Je passe par des périodes de doute, allant chercher loin la force de poursuivre, cherchant le réconfort dans le ciel étoilé, le bruissement des branches et le cri des animaux qui se répondent dans l’obscurité. Au tout dernier ravitaillement, les bénévoles me demandent ce que je veux : « Un bol de punch et un grand verre d’énergie » fais-je le malin. Ce à quoi répond l’un d’eux « Avec une paille ? ». Je bavarde longuement avec des partenaires de galère au gré d’interminables montées pour se redonner mutuellement du courage et venir à bout ensemble des difficultés. Seul le long permet de tels échanges et partages. Au final, je termine cet ultra capot ouvert, bien plus fatigué qu’aux Templiers mais néanmoins satisfait et rassuré car il est le tremplin vers un autre défi bien plus grand, quelque part dans l’Océan Indien…  

Au moment d’écrire ces lignes, je termine ma préparation de la Diagonale des Fous, 170 km et 10.000m D+. Ce qui me semblait impensable, voire délirant à peine un an en arrière est maintenant juste devant moi. 50 km de distance et 4000m de dénivelé de plus que les maxima que j’ai pu couvrir à ce jour : malgré l’appréhension grandissante, j’ai faim d’ouvrir grand la porte et de voir ce qui se trouve derrière, de me confronter à l’inconnu avec un I majuscule. Est-ce que je serai à la hauteur de l’évènement ? Comment vais-je psychologiquement encaisser cette course ? Mes jambes, mes cuisses et surtout ma tête tiendront-elles le choc ? La météo nous épargnera-t-elle ? Le sommeil va-t-il m’assommer ? Le ventre me laissera-t-il tranquille ? Seule la vérité du jour y répondra.

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